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Monsieur Frank BOURNOIS - Professeur des Universités (université Paris 2 Panthéon-Assas), directeur de thèse
Madame Catherine VOYNNET-FOURBOUL - Maître de Conférences (HDR - université Paris 2 Panthéon-Assas), directeur de thèse
Monsieur Franck BRILLET - Professeur des Universités (Université François Rabelais de Tours), rapporteur
Madame Odile UZAN - Maître de Conférences HDR (université Paris Descartes), rapporteur
Madame Véronique CHANUT - Professeur des Universités (université Paris 2 Panthéon-Assas)
Monsieur Maurice THEVENET - Professeur des Universités (Professeur au CNAM)
La mobilité interne est un outil de GRH fréquemment proposé aux cadres des grandes entreprises en France. La mobilité interne est en effet associée, tant dans la littérature économique que gestionnaire, à de nombreux enjeux. En particulier, l'exploration théorique suggère, au travers de la théorie de l'apprentissage de Bateson, de l'approche par les motivations intrinsèques développée par Thomas et de la sociologie de la traduction, que la mobilité interne permet de développer et de diffuser le talent des collaborateurs au sein de l'entreprise.
A partir d'une démarche qualitative, nous avons observé la mise en place de la mobilité interne au sein de trois grandes entreprises : la Société Générale, « Vénus » et EDF. La recherche montre que la mobilité interne se heurte à un certain nombre de freins qui en limitent la portée en termes de développement des talents. Dans des organisations en transition, la mobilité interne est l'objet de découplages et de logiques contradictoires qui la rendent ambiguë. Dans d'autres organisations, le nomadisme interne de carrière qui s'est développé, conformément au courant des carrières nomades, peut conduire à une perte de Sens chez les salariés et aboutir à un sentiment de mouvement brownien. Seule la mobilité chez Vénus développe l' « agilité apprenante » des collaborateurs et leur motivation intrinsèque de Progrès, grâce à une philosophie managériale conférant le droit à l'erreur, mais au prix d'un investissement psychique important de la part des salariés.
Ainsi, la mobilité interne apparait comme un outil de GRH séduisant, mais complexe quant à sa mise en oeuvre dans les organisations. L'analyse inter cas conduit à mettre en avant que la mobilité interne comporte en effet une forte dimension psychique et culturelle. De ce fait, elle a une signification beaucoup plus large et plus symbolique et reflète le teneur du lien entre le salarié et l'organisation.