Frédéric MEUNIER, directeur général de l’Efrei

Frédéric MEUNIER est directeur de l'Efrei, établissement composante de l'Université Paris-Panthéon-Assas. 
Entretien.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Je m’appelle Frédéric MEUNIER, directeur général de l’Efrei depuis 2011. Diplômé d’une école de management (EBS, en 89), puis de l’eMba HEC (2008), j’ai débuté chez Arthur Andersen comme auditeur financier. Sept ans après, passionné par le cinéma, j’ai eu la chance de rejoindre le groupe UGC pour cinq ans. J’ai ensuite passé huit ans dans une société de fusions-acquisitions. 
Après avoir été administrateur puis trésorier de l’Efrei, j’en ai pris la présidence en 2009, puis la direction générale en 2011 (année de la reprise de l’Esigetel). Elle comptait alors environ 1000 étudiants, et moins de 50 collaborateurs – contre 5200 étudiants et 300 collaborateurs aujourd’hui. 
Par ailleurs, je suis trésorier d’un musée pour enfants, le Musée en Herbe, depuis 20 ans.

Qu’est-ce que l’Efrei et quels sont ses points forts ?

L’Efrei, créée en 1936, est une Grande École généraliste du numérique, indépendante de tout grand groupe ou actionnaire. C’est une association « non-profit », qui bénéficie du label EESPIG depuis 2015 – concrètement pour nos étudiants, cela implique un réinvestissement de nos recettes dans la pédagogie, les infrastructures, les campus…

L’un de nos points forts est d’après moi l’exhaustivité de notre offre de formation. Historiquement, nous sommes une école d’ingénieurs, accréditée par la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI), et proposant un cursus en 5 ans couvrant tous les domaines du numérique : sécurité et réseaux (cybersécurité, cloud…), data science (IA, bio-informatique…), information technology (développement logiciel, réalité virtuelle…) ou encore systèmes embarqués (robotique, transports intelligents).

De plus, depuis plusieurs années, nous avons ouvert des BTS, Bachelors et Mastères dans deux familles de programmes : Technologie & Numérique, et Digital & Management. Nous sommes en effet convaincus qu’indépendamment des métiers techniques, la communication, le marketing ou encore le management se digitalisent, et nécessitent de maîtriser de nouveaux outils numériques.

Quel bilan tirez-vous de ces deux ans d’expérimentation ?

Je dresse de cette période d’expérimentation un bilan très positif, en raison des très nombreuses synergies entre l’Université Paris-Panthéon-Assas et l’Efrei. 

En premier lieu, la recherche est un volet phare qui a permis à nos établissements de combiner leurs expertises respectives. L’Efrei Research Lab a pu rejoindre l'École doctorale d'économie, gestion, information et communication (EGIC) (ED 455) de l’Université Paris-Panthéon-Assas, et en devenir son laboratoire dédié au numérique, participant à la délivrance de doctorats en informatique.

L’interdisciplinarité est au cœur de notre stratégie, et nous participons déjà à plusieurs travaux de recherche où des chercheurs d’horizons différents collaborent. Par exemple, dans le concept de PhD Box, deux doctorants de disciplines différentes travaillent sur un unique sujet de recherche ; la 1ère porte sur l’analyse des réseaux sociaux et engage notre laboratoire et le CARISM ; la 2e porte sur la justice décentralisée avec le CRED.

L’EPEx a également été une plus-value pour nos incubateurs de startups, Efrei Entrepreneurs et Assas Lab qui ont partagé leurs réseaux, mutualisé des activités, et coconstruit un parcours spécifique pour les entrepreneurs proposés à tous les étudiants dès la 1ère année de master. Les porteurs de projet sont ainsi mis en relation avec des étudiants d’autres établissements aux compétences spécifiques complémentaires.

Concernant la vie étudiante, plusieurs actions ont été menées ou sont en cours : carte étudiante et plateforme de signalement des VSS communes, mise en relation des associations…

Enfin, s’agissant de la formation, plusieurs parcours ont été créés ou initiés : 

• Bachelor puis mastère Communication digitale & internationale avec l’ISIT ;
• Master Marketing et technologies du numérique à 50/50 avec le département des sciences de gestion de l'Université Panthéon-Assas ;
• Master Legaltech, en cours de création avec le CRED (Centre de recherche en économie et droit) ;
• Parcours Entrepreneuriat, coconstruit avec l’incubateur Assas Lab' ;
• DU consacré à l’investigation de la Datasphère.

D’un point de vue institutionnel, notre intégration me paraît achevée. La participation croisée à nos instances de gouvernance est efficiente, et les comités de coordination avec l’ensemble des établissements composantes fonctionnent bien. Le président de l’université cosigne nos diplômes gradés depuis la promotion 2022. La gouvernance de l’Efrei s’est récemment prononcée en faveur d’une sortie de l’expérimentation en Grand Établissement, comme le prévoient les statuts de l’EPEx.

Quels sont les projets au sein de l’université pour l’année 2024 ?

Les projets sont divers, et les plus marquants s’inscriront dans une perspective d’interdisciplinarité. Le numérique est à la fois un outil indispensable (par exemple l’IA pour la LegalTech ou la Blockchain pour la gestion) mais aussi un créateur de concepts et d’objets qui doivent être analysés, régulés (par exemple : responsabilité de l’IA, statut des cryptoactifs, analyse de la cybercriminalité). L’Université Paris-Panthéon-Assas a un rôle à jouer et doit être reconnue en France et en Europe pour la pertinence et la maturité de ses analyses transdisciplinaires sur ces domaines.
L’international est également un sujet que nous continuons à explorer dans le cadre de l’Université européenne Alliance 4EU+.

À court terme, le sujet est clairement la sortie de l’expérimentation, et le passage en Grand Établissement.