Les défis liés à la protection de la biodiversité sont généralement abordés, en France comme aux États-Unis, par des mécanismes unilatéraux ou de police. Leur mise en œuvre donne fréquemment lieu à des contentieux. Pourtant, une autre voie est possible : celle de la gouvernance collaborative des milieux naturels. Nous analysons deux structures de gouvernance, le Blackfoot Challenge et l'Institution Patrimoniale du Haut-Béarn, d’un point de vue juridique externe et interne. Les aspects externes concernent, notamment, les incitations légales à la protection de la biodiversité, les formes de propriété et les cultures juridiques de chaque pays. En ce qui concerne les variables internes, la relation entre les pouvoirs publics et les personnes est essentielle, de la même manière que la représentation des intérêts non humains dans le processus de prise de décision. Ces laboratoires du « droit en action » nous rappellent ainsi qu'il est temps de proposer des voies pour de nouvelles relations au monde. Dans ce contexte, les communs naturels complexes constituent un concept prospectif permettant d’élargir la communauté délibérative chargée de la gestion et de la protection des milieux.