Le report de la sûreté sur l'obligation de restitution

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Docteur : Madame Aurélie DARDENNE

Directeur : M. Philippe THÉRY

Discipline : Droit

Date de la soutenance :

Date de la soutenance

Horaires :

Le lundi 24 octobre 2022 à 14h30

Adresse :

Salle Collinet - Sainte Barbe - 3ème étage - 4, rue Valette 75005 PARIS

Jury :

Monsieur Philippe THÉRY - Professeur émérite d'université (Université Paris-Panthéon-Assas), directeur de thèse Monsieur Pascal ANCEL - Professeur (Université de Luxembourg), rapporteur Monsieur Dimitri HOUTCIEFF - Professeur des Universités (Université Paris Saclay), rapporteur Monsieur Thomas GENICON - Professeur des Universités (Université Paris-Panthéon-Assas)
En 1982, la Cour de cassation opère un revirement de jurisprudence en considérant que le cautionnement initial est amené à garantir les restitutions découlant de l’anéantissement du contrat. Cette solution, des plus étonnantes, a dans un premier temps été considérée comme un épiphénomène par la doctrine. Toutefois, elle s’est maintenue et même étendue à d’autres sûretés comme l’hypothèque ou le privilège du prêteur de denier. Par l’ordonnance du 10 février 2016, une étape supplémentaire est franchie : la règle se trouve consacrée à l’article 1352-9 du Code civil. L’analyse théorique de la règle nous apprend que celle-ci rentre en contradiction avec les principaux principes guidant notre droit des contrats et notre droit des sûretés. En effet, cette disposition opère une survie fictive de la sûreté, réalisée au mépris du principe de l’accessoire et un transfert fictif de celle-ci d’une obligation à l’autre, qui méconnaît le principe de rétroactivité de l’anéantissement du contrat. L’explication de la généralisation doit donc se trouver ailleurs, dans la politique juridique : le report de la sûreté sur l’obligation de restitution permet d’aborder une sécurité au créancier des restitutions sans aggraver le sort du garant. Cependant, l’analyse pratique de la règle contredit cette conclusion. Le champ d’application de l’article 1352-9 du Code civil est d’abord mal défini. Dans un certain nombre de cas, la règle ne peut s’appliquer et dans les hypothèses où elle pourrait fonctionner, elle s’avère bien souvent inefficace voire même inutile.