Cette recherche analyse le rôle des associations professionnelles de directeurs des ressources humaines (DRH) du secteur public dans le partage, l’évolution et la structuration des pratiques. Elle s’intéresse aux mécanismes permettant de légitimer certaines pratiques, d’assurer leur pérennité et de renforcer l’identité professionnelle des membres. Nous avons ciblé quatre associations de DRH couvrant les trois fonctions publiques et adopté la combinaison de méthodes quantitatives et qualitatives, par une approche ethnographique (classique et virtuelle) et netnographique (2 100 courriels analysés pour en classer les pratiques). Cette démarche a également inclus six entretiens semi-directifs, des observations et l’élaboration d’un questionnaire pour confirmer nos constatations issues de notre terrain et analyser les interactions et les processus au sein de ces communautés. Les résultats montrent que ces associations sont assimilées à des communautés de pratiques, où les interactions reposent sur des dynamiques de don-contre-don, (Bergquis et Ljungberg, 2001) et de réciprocité (Teigland et Wasko, 2003), favorisant un apprentissage collectif (Wenger, McDermott et Snyder, 2002). La crise sanitaire et les confinements successifs ont renforcé leur rôle en tant que communautés virtuelles de pratiques, amplifiant leur portée et leur influence. Le président joue un rôle central en tant que “broker de qualifications” (Goglio-Primard, Cohendet, Cova et Simon, 2020), facilitant l’identification, la localisation et la légitimation des connaissances ainsi que des partenaires institutionnels, favorisant ainsi le lobbying. Cette thèse met en lumière l’impact stratégique de ces associations sur la diffusion des pratiques, leur ancrage institutionnel et leur légitimation. Elle identifie les facteurs collaboratifs et institutionnels qui facilitent l’adoption des pratiques par les adhérents.