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L'Institut Michel Villey de l'Université Paris-Panthéon-Assas et l'ISJPS-CPCS-NoSoPhi de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne organisent des journées d’études internationales « Raison et critique » le jeudi 23 janvier ainsi que les jeudi 22 et vendredi 23 mai 2025.
Depuis plusieurs décennies, certains auteurs de la philosophie classique allemande ont fait l’objet d’un intérêt renouvelé. On connaît, à cet égard, la fortune de la philosophie habermassienne, dans sa reprise de la pensée kantienne et les transformations qu’elle lui imprime. De même, à la faveur, notamment, de ce qui a pu être désigné comme un « Hegel Revival », la fécondité de la pensée hégélienne a été mise en lumière, en particulier concernant les enjeux soulevés par les questions liées à la normativité pratique. Toutefois, ces recours à certains aspects de la philosophie pratique de l’idéalisme allemand ne vont la plupart du temps pas sans une certaine renonciation – voire un abandon et un rejet radicaux – de la conception de la raison qui semble pourtant au cœur de ces pensées et, peut-être, du tournant philosophique qu’elles constituent : celle d’une raison qui, comprise comme faculté de l’universel, a fondamentalement une vocation pratique, normative. Si l’on peut en effet tenir que l’idée d’un primat de la raison pratique est l’un des traits qui caractérise les pensées qui, assumant le tournant critique kantien, sont communément regroupées sous le nom d’idéalisme allemand, c’est précisément les thèses les plus fortes sur la raison et la rationalité qui semblent être mises de côté par beaucoup des réactualisations contemporaines. Celles-ci jugent cette conception de la raison métaphysiquement trop pesante ou se méfient de l’optimisme de la raison et de l’idée de progrès issus de l’Aufklärung. C’est ainsi à un scepticisme de la raison et à un relativisme des valeurs que semble conduire le tournant post-moderne, de telle sorte encore qu’on a pu dire de la raison moderne qu’elle connaissait une véritable crise.
Les journées d’études « Raison et critique » organisées en deux sessions le 23 janvier et les 22 et 23 mai 2025 se proposent de mesurer les conséquences de cette crise au moins apparente et de dégager ses possibles conséquences sur la détermination de la critique comme de la puissance critique de la raison.
Affronter cette crise, est-ce nécessairement renoncer à la raison en un sens fort, c’est-à-dire une raison qui ne soit précisément pas réductible aux raisons (de l’agent) sur lesquelles semble essentiellement se concentrer, notamment, la philosophie contemporaine de l’action ? La crise de la raison moderne doit-elle conduire à reléguer l’intelligence de la pratique et sa critique à de simples raisons, toujours particulières ? Autrement dit, conduit-elle à renoncer à l’exigence de l’universel et à l’ambition qui était celle de la raison pratique à la faveur de simples raisons ? Et quel serait le coût de cette éventuelle renonciation quant au pouvoir critique de la raison dans sa liaison à l’émancipation, c’est-à-dire à sa capacité, en pensant le monde social, à ouvrir les voies de sa transformation ?
9h45 : Accueil des participants et mot d’ouverture
Quelle raison critique ? (10h-12h30)
10h : Frank MÜLLER (Centre Marc Bloch) : Deux hégélianismes post-hégéliens : Theodor W. ADORNO et Jean HYPPOLITE
10h45 : William OUTHWAITE (Newcastle University) : Gillian ROSE : Adorno and beyond
11h30 : Pause
11h45 : Marcos NOBRE (Université de Campinas) : HABERMAS : Theory and Diagnoses of the Times
Critique et pratique (14h30-17h15)
14h30 : Isabelle AUBERT (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : Apprentissage, solidarité et critique
15h15 : Katia GENEL (Université Paris-Nanterre) : Un travail socialement nécessaire. Réflexions pour une théorie critique du travail
16h : Pause
16h15 : Louis CARRÉ (Université de Namur) : La raison face au tribunal de l’écologie.
17h : Mot de synthèse et remerciements
Télécharger le programme complet
Isabelle AUBERT (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS/NoSoPhi, IUF)
Élodie DJORDJEVIC (Université Paris-Panthéon-Assas, Institut Michel Villey)
Jean-François KERVÉGAN (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS/NoSoPhi)
Jamila MASCAT (Université d’Utrecht, ISJPS/NoSoPhi)
Sabina TORTORELLA (Université de Namur, ISJPS/NoSoPhi, Marie Skłodowska-Curie Fellow)