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Le Centre de recherches en droit administratif avec l'assistance de l'Institut Cujas organise, le vendredi 5 avril 2024, un colloque sur le thème du « À propos du contrôle financier de l'administration - L'image fidèle de l'état ».
Ce colloque aura pour toile de fond l'éloignement progressif de deux matières autrefois étudiées ensemble: le droit administratif et le droit comptable et financier. Il participera d'une réflexion plus générale sur l'éparpillement du droit public en chapitres distincts et spécialisés.
Il s'agira de constater cet éloignement, puis de le mesurer en insistant sur la terminologie : les concepts sont souvent communs (« administration », « État », « contrôle », « patrimoine », etc.) mais leurs significations diffèrent profondément. De manière générale, le droit comptable et financier d'aujourd'hui - très influencé par les conceptions européennes et du Fonds monétaire international - s'attache à la « réalité » concrète des patrimoines, plutôt qu'à leurs acceptions juridiques.
Pour mesurer ce phénomène, le colloque prendra appui sur une notion centrale de la comptabilité : « l'image fidèle ». Suivant la LOLF : "Les comptes de l'État doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière". Or cette image révèle bien à elle seule une divergence d'approche avec les logiques du droit administratif. Il s'agit d'identifier ce qu'est vraiment l'État en incluant - de manière très centralisatrice - tous les organismes publics ou privés qu'il contrôle, et ce qu'il possède concrètement - non ce que la notion juridique de propriété lui attribue.
Dans le même temps, cette quête de« réalité» comptable se heurte à l'immensité des prérogatives et créances de l'État. Le droit souverain de lever l'impôt, ou d'exproprier, est-il un bien comptable? Comment déterminer la valeur des monuments nationaux, du Louvre par exemple? Peut-on établir un bilan de l'État?
En outre, cette « réalité» comptable paraît déshumanisée, mathématique. Existe-il une analyse comptable qui puisse hiérarchiser les missions de l'État, en valorisant davantage celles qui, par exemple, respectent mieux les droits humains ou l'environnement? Le droit comptable et financier offre-t-il une image contrastée de l'État, assise sur les diversités des intérêts généraux qu'il poursuit, par-delà l'austérité des chiffres?
Matinée
Présidée par Benoît Plessix, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas
I – L’image de l’État : une ambition comptable
François Blanc, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Solange Darrigo, maître de conférences à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Aurélien Camus, maître de conférences à l’Université Paris-Nanterre
II – Comment représenter l’État dans les comptes ?
Léo Vanier, professeur à l’Université Grenoble-Alpes
Andréas Kallergis, professeur à l’Université de la Réunion
Jennifer Bardy, maître de conférences à l’Université de Nice-Côte d’Azur
Après-midi
Présidée par Martin Collet, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas
III – Qui regarde l’image de l’État ?
Louis Bahougne, professeur de droit public, magistrat à la Chambre régionale des compte des Pays de la Loire
Pierre-Olivier Rigaudeau, maître de conférences à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Nicolas Groper, avocat général à la Cour des comptes
Benjamin Mosny, adjoint du Contrôleur, Service du contrôle budgétaire et comptable ministériel
Gérald Sutter, administrateur de l’Assemblée nationale
Conclusion
Anne-Laure Girard, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Inscription obligatoire avant le 2 avril 2024 : https://evento.renater.fr/survey/inscription-au-colloque-a-propos-du-controle-financier-de-ladministration-limage-fidele-de-letat-h0xylz0y