Au service du droit international : entretien avec les directeurs d'ouvrage

À l’occasion des 150 ans de la fondation de l’Association de droit international (International Law Association), les Éditions Panthéon-Assas et les éditions Pedone se sont associées pour publier Au service du droit international, dirigé par les professeurs Catherine KESSEDJIAN, Olivier DESCAMPS et la doctorante Teodolinda FABRIZI. L’ouvrage revient sur le contexte dans lequel l’association a été créée en 1873, résume ensuite l’implication des branches qui la composent et observe enfin son influence dans le développement de divers secteurs du droit international après 150 ans d’activité.

Pourriez-vous nous présenter l’Association de droit international (ADI) ?

L’Association de droit international est la plus ancienne société savante de droit international au monde. Elle a été créée la même année que l’Institut de Droit international, mais contrairement à ce dernier, elle est une association ouverte qui compte plus de 4 000 membres dans plus de 60 pays ou régions. Elle est pluridisciplinaire par essence et accueille des membres ayant une expérience ou une activité de recherche sur des sujets très divers, relevant aussi bien du droit privé que du droit public ou des sciences politiques. Son mandat est de travailler au développement progressif du droit international.

Quelle est la genèse de cet ouvrage ?

Fêter un anniversaire aussi important que 150 ans nous a paru l’occasion unique pour comprendre pourquoi les pères fondateurs de l’ADI avaient ressenti le besoin de créer l’association à l’époque. L’industrialisation du monde battait son plein et les besoins des pays occidentaux en matières premières allaient croissant, ce qui entraînait, notamment, des attitudes d’appropriation de territoires étrangers, particulièrement en Afrique. Les relations internationales étaient renouvelées par l’essor de nouveaux pouvoirs et les efforts pour préserver la paix, notamment après le conflit entre la France et l’Allemagne, justifiaient que l’on se préoccupe de l’influence de la règle de droit pour contribuer à la paix. Ce sont toutes ces intrications qui justifient la préparation de l’ouvrage Au service du droit international.

Qu’est-ce que l’ouvrage nous apprend sur le travail de l’Association de droit international ?

Pluridisciplinaire, pluriprofessionnelle et cosmopolite, l’association est susceptible d’aborder tous les aspects de la vie internationale avec lucidité et perspicacité. Le choix des sujets qui vont être traités, au sein de groupes de travail ou de comités internationaux, dépend de plusieurs facteurs : l’éventuelle urgence qui surgit au sein de la société internationale ; la nécessité de développer des règles sur un sujet où les difficultés sont récurrentes ; la disponibilité des spécialistes de la matière et d’autres raisons d’opportunité. Souvent, les travaux de l’ADI/ILA sont préparatoires à de futures négociations au sein des organisations intergouvernementales. C’est la raison pour laquelle il nous a semblé important d’évaluer l’influence des travaux de l’association par rapport au développement du droit international. L’ouvrage révèle que l’association a non seulement accompagné l’internationalisation du droit, mais elle a surtout permis de penser le droit international autrement. L’ADI joue ainsi un rôle à la fois de révélateur et de laboratoire du droit international.

Quelles perspectives entrevoyez-vous désormais pour cette association et le droit international ?

Le livre a démontré l’utilité du travail de l’association dans le passé. À l’heure où les défis lancés au droit international sont multiples et très perturbants, il est encore plus nécessaire qu’une institution telle que l’Association de droit international existe et poursuive son travail au service d’une société internationale plus harmonieuse. L’association, tout autant que par le passé, peut et doit participer à faire advenir un ordre international pacifié et plus juste.

Retrouvez cet ouvrage en librairie dès à présent.