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"Je vois le mal sur la terre", regrettait le Vicaire savoyard, dans l'Emile. Face au mal, incarné par l'amour-propre, et matérialisé par des sentiments aussi égoïstes que l'hypocrisie et l'artifice social, Jean-Jacques Rousseau posa les principes d'un droit politique en vertu duquel seule la souveraineté générale serait légitime à exercer la souveraineté. Ainsi fallait-il que l'homme abandonnât sa liberté naturelle originelle au profit d'une liberté politique nouvelle, fondée sur une participation commune à l'activité législative.
Cette acception aux accents républicains, de la liberté, devait surtout permettre de rompre avec l'absolutisme royal, qui avait fait perdre à l'être humain le goût naturel de la liberté. Rousseau proposa un modèle démocratique, fondé sur la participation de tous à la vie politique. Aussi séduisante soit-elle, de nombreux auteurs reprochèrent au penseur genevois d'avoir accordé une place aussi importante à la volonté générale.
L'historien des idées, Isaiah Berlin (1909-1997) proposa plusieurs conférences à la BBC et taxa Jean-Jacques Rousseau de traître de la liberté, au même titre que Fichte, Hegel, Helvetius, (de) Maistre et Sain-Simon. Il lui reprocha sa vision juridique de la norme, dans ses connotations à la fois juridique, politique, social ou religieuse. En effet, la cité close de Rousseau ne serait pas ouverte au dialogue. Rousseau le reconnaissait lui-même : la démocratie est antinomique avec l'existence de mondes pluralistes. Ainsi requiert-elle une tendance à l'unanimité.
Sous le prisme de la question aussi délicate qu'exaltante de la question de la normativité chez Rousseau, apparut, en filigrane, une question sous-jacente : Rousseau était-il un ami ou un ennemi de la liberté ?
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