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Monsieur Francis BALLE - Professeur émérite d'université (université Paris 2), directeur de thèse
Monsieur Philippe BOULANGER - Professeur des Universités (université Cergy Pontoise), rapporteur
Monsieur Bernard VALADE - Professeur émérite d'université (université Paris 5), rapporteur
Monsieur Derek EL ZEIN - Maître de Conférences (université Paris 5) Avocat
La presse informe, mais elle élabore aussi les représentations à partir desquelles nous interprétons car elle évoque certains de nos souvenirs historiques et quelques points de repères idéologiques.
Ce travail examine la présence et la représentation médiatique de la violence dans les journaux thaïlandais, et les rapports entre médias et pouvoirs, entre 2004- 2006, dans la période de la nouvelle vague de l'insurrection thaïlandaise . Nous proposons des problèmes structurels qui confirment l 'hypothèse selon laquelle violence et médias ne sont pas dans la relation d'harmonie . Les discours médiatiques du conflit thaïlandais oscillent selon des pouvoirs. Le premier problème concerne la manière de qualifier les événements. En 2004, les événements violents sont ramenés à des conduites criminalisées. La presse thaïlandaise a minimisé la menace des groupes d'intérêts clandestins. Le « Faï Taï » et les « bandits du sud » sont d'usage dans la stratégie discursive de la presse pour illustrer les désordres qui nécessitent des actes pathologiques. Les photographies de presse sont traitées aussi dans le même ordre.
Au moment où les acteurs violents élaborent mieux leurs stratégies médiatiques, la représentation médiatique de la violence est plus d'amplifier la portée politique du phénomène. Les acteurs violents sont souvent présentés comme de véritables forces de l'ombre, capables de défier le pouvoir de l'État et de menacer la sécurité des civils. De ce cas, le discours médiatique, notamment la représentation photographique, souligne donc sur la force militaire et l'usage de la violence légitime de l'État contre l'insurrection.
Le deuxième problème concerne les idéologies et les identités différentes qui sont au coeur du conflit. La « Thainess » structure le discours et les actions des protagonistes du conflit, aussi le discours des médias. Les articles des grands journaux thaïlandais tels que le Thairat et le Matichon insistent sur l'unité de la société thaïe et la sécurité de la nation. La nation est considérée comme le corps humain. Comme la mise en discours de la violence, celle de la construction des identités des protagonistes du conflit peut se lire. Les musulmans sont présentés en image des pauvres et dominés par certaines croyances erronées.