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Monsieur Jean-Louis HAROUEL - directeur de thèse Professeur (université Paris 2 Panthéon-Assas)
Monsieur Stéphane BOIRON - Professeur (université Paris 11)
Monsieur Jacques MAURY DE SAINT VICTOR - Professeur (université Paris 8)
Monsieur Eric BOURNAZEL - Professeur émérite (université Paris 2 Panthéon-Assas)
Le but de ce travail de recherche est d'étudier la pensée politique et juridique de Zola dans Son Excellence Eugène Rougon et de comprendre dans quelle mesure l'auteur peut être considéré comme un historien du droit.
Ce sixième roman du cycle Les Rougon Macquart, ne semble guère avoir été étudié que d'un point de vue littéraire ou purement historique. Or, en ouvrant pour la première fois ce roman, le juriste est surpris d'entendre l'écrivain lui parler si bien des notions et des institutions qu'il connait.
Il s'aperçoit alors que la littérature naturaliste de l'écrivain fait revivre avec une grande perspicacité le Second Empire, époque fondamentale dans l'histoire des institutions, du droit administratif et des libertés publiques.
Le romancier reconstitue ainsi sous ses yeux deux procès devant le Conseil d'Etat, au moment même où le recours pour excès de pouvoir est en pleine expansion et la théorie du « ministre-juge », en déclin.
De même, près de trente ans avant les travaux de Moisei Ostrogorski, la « bande » de Rougon apparait, comme un « parti politique » avant la lettre et permet à Zola - au fil de ses descriptions - de montrer ses fines qualités d'analyste politique.
Quant aux libertés publiques (la liberté de la presse notamment), elles n'échapperont pas à la critique acerbe d'un écrivain républicain.
Ces critiques - qui ont longtemps laissé penser que Zola était l'auteur privilégié de la « légende noire du Second Empire » - sont en réalité, bien plus subtiles qu'il n'y parait.
La clairvoyance de l'homme de Lettres permet ainsi plus que jamais d'éclairer l'homme de Droit désireux de comprendre son propre univers.