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M. Etienne MACLOUF | Université Paris Panthéon-Assas | Directeur de thèse |
Mme Véronique CHANUT | Université Paris-Panthéon-Assas | Examinatrice |
M. Pierre FENIES | Université Paris-Panthéon-Assas | Examinateur |
M. Bruno TIBERGHIEN | Université d’Aix-Marseille | Rapporteur |
Mme Nathalie MACHON | Muséum National d'Histoire Naturelle | Examinatrice |
M. Frédéric GAUTIER | IAE Paris-Sorbonne Business School | Rapporteur |
M. Bénédique PAUL | Université Quisqueya | Examinateur |
Notre thèse est partie du constat des limites, voire de l'échec, des cadres existants pour la gestion publique des ressources naturelles, en l’espèce le Parc National La Visite à Haïti. Malgré son statut spécial d’Aire Protégée, la forêt du Parc subit de fortes pressions anthropiques qui menacent son équilibre écologique. Les pratiques concurrentielles non régulées telles que les feux de végétation, la coupe des arbres, l’agriculture et le gemmage compromettent sa capacité à fonctionner comme un écosystème naturel. Notre étude mobilise un cadre intégrateur original pour mieux appréhender les enjeux de gestion publique liés à la perturbation de la biodiversité et des services écosystémiques fournis par la ressource naturelle. Elle propose notamment d'étendre le concept de situation extrême à l'échelle d'un territoire, afin d’illustrer les dynamiques rencontrées lorsque la destruction d’une ressource naturelle tarit l'ensemble des services écosystémiques qu'elle procurait, et met en danger imminent un ensemble de parties prenantes sans que la gestion publique ne parvienne à réagir. Adoptant une démarche ethnographique pour scruter le terrain, notre recherche identifie des interactions complexes entre cette ressource naturelle et des territoires adjacents, où s’entrelacent des relations de dépendance pour des besoins vitaux (alimentation, énergie, eau) et de vulnérabilités profondes (sécurité, migration, etc.), exacerbant les conséquences de sa dégradation. La recherche met en lumière les externalités négatives de la dynamique d’exploitation de l’écosystème forestier dans un contexte spécifique de gestion publique défaillante et relate les conséquences potentiellement irréversibles du processus sur le long terme. Elle conclut particulièrement sur la nécessité d’adopter une approche stratégique intégrée de gestion des ressources naturelles et d’envisager le Parc comme une « unité écologique prise comme un tout » (Drouin, 1987) afin de répondre adéquatement à l’urgence de la situation.