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Monsieur Jean-Vincent HOLEINDRE - Professeur des Universités (Université Paris 2), directeur de thèse
Monsieur Olivier FORCADE - Professeur des Universités (Sorbonne Université), rapporteur
Monsieur Frédéric RAMEL - Professeur des Universités (Institut d'études politiques de Paris), rapporteur
Monsieur Benoît DURIEUX - Docteur en Histoire, Chef de cabinet militaire du Premier ministre
Monsieur Julian FERNANDEZ - Professeur des Universités (Université Paris 2)
Monsieur Jacques FRÉMEAUX - Professeur émérite d'université (Sorbonne Université)
Madame Béatrice HEUSER - Professeur des Universités (Université de Glasgow)
Monsieur Philippe LAGRANGE - Professeur des Universités (Université de Poitiers)
La pensée stratégique du général André Beaufre (1902-1975) est peu connue. Quand le stratégiste est cité, il l’est quasi-exclusivement pour son Introduction à la stratégie, le premier et le plus court de ses textes. Auteur de quinze livres, d’une centaine de conférences et de plus de deux cents articles, il mérite pourtant d’être redécouvert et sans doute d’être réinterprété de manière créative. Non pas que l’officier soit l’inventeur d’un concept clef dont la « magie » aurait jusqu’à maintenant échappé à ses commentateurs, mais, en articulant « diverses conceptions » de la stratégie, il est parvenu à élaborer une herméneutique suffisamment plastique et englobante pour faire sens aujourd’hui. Le génie d’André Beaufre est moins d’avoir inventé que d’avoir réinventé des concepts pour les rendre compatibles les uns avec les autres : son logos – à la fois raisonnement et langage – est un créole qui refonde les concepts autant qu’il forge de nouveaux mots, à l’instar de celui de « paix-guerre ». Cette thèse est l’occasion de revisiter son système de pensée, en mettant à jour ses fondements, en expertisant ses mécanismes et tentant de les remettre en fonctionnement. Que Beaufre mérite d’être lu aujourd’hui ne signifie pas qu’il faille pour autant abandonner tout sens critique. Mais ce qui pouvait apparaître comme totalement « hors sujet » au début des années 70 peut offrir des clefs de lecture intéressantes pour penser le monde cinquante ans plus tard, du djihad révolutionnaire à la prolifération nucléaire en passant par les menaces hybrides et le réarmement des Etats.