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François Saint-Bonnet - Professeur des Universités - Université Paris-Panthéon-Assas
Anne-Sophie Chambost - Professeur des Universités - Institut d'études politiques de Lyon, rapporteur
Sébastien Le Gal - Professeur des Universités - Université Grenoble-Alpes, rapporteur
Grégoire Bigot - Professeur des Universités - Université de Nantes
Olivier Beaud - Professeur des Universités - Université Paris-Panthéon-Assas
Laurent Pfister - Professeur des Universités - Université Paris-Panthéon-Assas
L’histoire des transitions constitutionnelles met en lumière cet irréductible besoin de comprendre des phénomènes qui se déroulent en dehors du cadre légal, mais qui produisent pourtant du droit. Usité de manière protéiforme pour résoudre – parfois pour dissimuler – cette équation, le concept de gouvernement de fait se transforme à mesure que s’impose le positivisme juridique en France. Il semble ainsi l’arbre des mots qui cache la forêt des concepts. Initialement employé pour fustiger une usurpation devant être renvoyée dans le néant juridique d’où elle n’aurait jamais dû sortir, il sert progressivement d’expédient pour qualifier ce gouvernement illégal mais nécessaire pour assurer la vacance du pouvoir dans les meilleures conditions en attendant le retour aux temps paisibles de la normalité et du droit. Il désigne alors un gouvernement illégal, pourtant nécessaire, effectif et bénéficiant d’un assentiment. Ce type de pouvoir se développe durant des périodes de bouleversements constitutionnels et produit des effets juridiques parfois niés a posteriori du fait d’une rupture dans la chaîne de validité juridique et d’une responsabilité introuvable ou fuyante. Le droit s’en empare alors, dans l’espoir de préserver la continuité de l’État.