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Monsieur Rémy RIEFFEL - Professeur des Universités (université Paris 2 Panthéon-Assas), directeur de thèse
Monsieur Mickaël PALMER - Professeur des Universités (université Paris 3), rapporteur
Monsieur Patricio TUPPER - Professeur des Universités (université Paris 8), rapporteur
Monsieur Francis BALLE - Professeur émérite d'université (université Paris 2 Panthéon-Assas)
Tout au long de notre recherche, nous avons prouvé que le griot est celui qui parvient à remonter le cours du temps par la parole. Ce qui permet aux historiens de refaire l'histoire du continent africain restée longtemps dans l'oralité. Cette communication orale portée par le griot requiert un manque d'objectivité mais a tout de même une importance capitale dans la société africaine. Tout comme les médias rapportent des faits, le griot, grâce à sa maîtrise de la parole et par le truchement des éléments expressifs et les instruments de musique publie lui aussi les faits marquants sa cité et parvient ainsi à participer au processus démocratique de la Guinée. Prenant de plus en plus en charge le commentaire politique, le griot marie l'histoire pour produire de l'idéologie, en établissant une continuité historique conforme au présent. Le griot n'hésite pas à s'inclure dans la peau des personnages, à louanger les promesses du chef pour lequel il travaille. Exactement comme le font les médias africains qui ont eux aussi tendance à louanger les acteurs politiques. L'humour du griot dans les critiques faites contre les politiques, contribue au processus démocratique.
Mais la conception de la liberté des médias, est un objectif à atteindre en Afrique, pour aider son développement durable. Force est de reconnaître que le concept de la liberté des médias est constitutionnalisé en Guinée et au Bénin, dans le but d'une perspective de volonté de changement de la culture des médias mais n'est pas totalement garantie.
Au Bénin comme en Guinée, la crainte est toujours palpable chez les citoyens qui veulent faire valoir leurs droits. Surtout le Bénin qui se veut un modèle et qui avait suscité l'admiration des grandes démocraties entre 1990 et 2006 et fait des émules partout en Afrique est tombé de son piédestal. Malgré une relative longue pratique de la démocratie libérale et pluraliste, des inquiétudes pèsent sur l'évolution de la vie politique et des médias dans ces pays. Les manifestations pacifiques organisées pour dénoncer les dérives du pouvoir et exiger le respect des libertés démocratiques, sont violemment dispersées par les forces de l'ordre. Sur des dossiers sensibles, les citoyens ont peur de s'exprimer. Même rassurés, ils craignent des représailles des forces de l'ordre.