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Santi Romano (1875-1947) demeure aussi méconnu en France qu’il est célèbre auprès de la doctrine italienne. Invariablement convoquée par la référence à L’ordre juridique, sa production scientifique dépasse pourtant largement le cadre de la théorie du droit à l’instar de Hans Kelsen ou Carl Schmitt. Éminent professeur, Santi Romano passe systématiquement au crible les différentes approches de ses contemporains en vue d’avancer une conception unique du droit et plus particulièrement du droit constitutionnel, dont il construit en même temps la scientificité. À la fois positiviste et institutionnaliste, formaliste et réaliste, idéologiquement étatiste, mais théoriquement pluraliste, notre auteur semble en première analyse receler de paradoxes. Si sa compromission avec le fascisme, en tant que Président du Conseil d’État et Sénateur du Royaume d’Italie, alimente davantage l’ambivalence qui le caractérise, elle ne saurait cependant oblitérer l’étude d’un juriste aussi important et influent que son homologue français Maurice Hauriou ou son antagoniste italien Norberto Bobbio. Les trois champs de son œuvre constitutionnelle – science du droit, État, constitution – révèlent selon nous une unité sous-jacente à partir du concept d’ordre, lequel s’inscrit plus largement dans une conception organique du droit. La thèse s’attachera donc, par un travail de synthèse, de systématisation et de critique, à rendre compte de la pensée constitutionnelle de Santi Romano tout en la replaçant dans son contexte historique et doctrinal. La grille de lecture ainsi dessinée permettra d’apporter un éclairage nouveau pour l’analyse des phénomènes constitutionnels passés mais aussi actuels. Face aux difficultés liées au paradigme normativiste et à la superposition des ordres juridiques, un retour sur l’œuvre de celui qui voulait sauver l’État moderne de sa crise apparaît singulièrement contemporain.