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L'Institut français de presse : entretien avec les directeurs d'ouvrage

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L'Institut français de presse : entretien avec les directeurs d'ouvrage
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L'ouvrage dirigé par Jean-Baptiste LEGAVRE et Rémy RIEFFEL paraît le 17 septembre 2024 aux Éditions Panthéon-Assas

Les Éditions Panthéon-Assas publient ce mardi 17 septembre L'Institut français de presse. Histoire d'une identité singulière, ouvrage collectif dirigé par le professeur Jean-Baptiste LEGAVRE et le professeur émérite Rémy RIEFFEL, tous deux spécialistes des sciences de l’information et de la communication (SIC).

Les contributions rassemblées retracent l’histoire de l’Institut français de presse (IFP) et de ses fondateurs à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire. Elles tissent un récit à la fois détaillé et vivant sur cette institution historique de l’enseignement et de la recherche mais aussi sur la naissance et les mutations des sciences de l’information et de la communication.

Quelles raisons vous ont motivés à entreprendre ce travail de recherche sur les origines de l'IFP ?

L’origine est fort simple : une envie et un prétexte. L’envie ? Celle de mieux connaître l’histoire de notre institution qui, depuis l’éclatement de l’Université de Paris postérieure à 1968, est l’une des composantes de l’Université Paris-Panthéon-Assas (anciennement Paris II). Au-delà de plaquettes officielles, par définition partielles et laudatrices, aucune étude n’avait été effectuée alors que l’IFP est la plus ancienne structure universitaire en France ayant pour objet l’analyse des médias. Le prétexte ? Les quatre-vingt-ans de l’IFP. Ce n’est pas rien non plus ! Il nous semblait impossible de ne pas nous saisir de cette date pour nous rassembler collectivement et analyser les tenants et aboutissants de l’IFP.

Les contributions rassemblées mêlent fréquemment documents officiels (comptes rendus, rapports, polycopiés, etc.) et témoignages. Cette diversité des supports est-elle volontaire et qu’apporte-t-elle à l'ouvrage ?

La diversité des approches permet de mieux comprendre l’IFP des années 1930 aux années 1980. Quinze collègues ont en effet accepté d’apporter leurs éclairages, en fonction de leurs envies et expertises. La plupart s’attachent à penser la genèse et les caractéristiques de l’institution en tant que telle, d’autres proposent une approche constitutive (par exemple pour le droit, l’histoire, la sociologie, la documentation, etc.), d’autres encore ont retenu une grande figure qui a marqué l’IFP, d’autres enfin ont préféré donner un témoignage de ce qu’était leur approche à l’époque où ils y donnaient des cours… Cette diversité est organisée en deux temps : fondations puis disciplines. Tous ont travaillé à partir de documents officiels ou inédits, le plus souvent méconnus, mais aussi à partir d’entretiens effectués auprès de glorieux collègues qui ont pu connaître les fondateurs ou les années 1960…

Vous êtes familiers de l’IFP. Au cours de vos recherches, avez-vous été surpris par certains éléments qui ont émergé de son histoire ?

Oui ! D’abord parce que quand on est sociologues, comme nous deux, on n’a pas nécessairement une bonne connaissance du droit, de l’histoire ou de la sémiologie, pour ne prendre que trois exemples. Ensuite et surtout parce que ce travail a permis de mieux comprendre et discuter l’histoire officielle. L’histoire « réelle » est forcément plus complexe. Deux exemples le montreront ici : sur les dates fondatrices (est-ce l’avant-guerre ? n’est-ce pas plutôt 1951 ou même 1945 ? qu’en est-il de 1968 ?) et sur des pans moins glorieux de notre fondateur, Fernand Terrou, qui, loin d’avoir été un résistant comme il nous avait été dit, avait partie liée avec Vichy… Oui, encore, parce que nous maîtrisons mieux le positionnement actuel de l’IFP au sein des sciences de l’information et de la communication qui est aussi, sinon d’abord, le produit de notre histoire collective.

Comment l’ouvrage aborde-t-il, sous le prisme des enseignements dispensés à l’IFP ou de façon directe, les prémices et l’évolution des sciences de l’information et de la communication ?

En effet, c’est un aspect important de l’ouvrage. L’Institut français de presse s’est construit avant l’émergence des SIC dans les années 1970, et ensuite, sinon aux marges, du moins de manière spécifique et originale. Depuis l’origine, une double caractéristique définit l’IFP : faire travailler ensemble universitaires et professionnels, et faire dialoguer les disciplines ayant pour objet ce que l’on appelle aujourd’hui les médias. Les SIC se sont d’abord construites en prenant leurs distances avec les pratiques professionnelles et en voulant dépasser les spécificités des approches disciplinaires, par définition plurielles, pour construire ce qu’on appelle une « approche communicationnelle ». Ce n’est qu’à partir des années 1990 et surtout 2000 que l’IFP intègre pleinement les SIC, mais une mémoire institutionnelle ne s’efface pas d’un coup de gomme. Il en reste quelque chose encore aujourd’hui !

Enfin, à quel public recommanderiez-vous la lecture de votre ouvrage ?

Il s’adresse tout d'abord à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de notre université, et aussi à ceux qui veulent mieux saisir l’histoire d’une discipline en pleine expansion, les sciences de l’information et de la communication. Mais il vise également, nous l’espérons, un public plus large : tous ceux qui veulent mieux comprendre ce qui a déclenché (et structuré) dans notre pays cette volonté d’analyser les médias qui, on en conviendra sans peine, jouent un rôle décisif dans notre démocratie.

Retrouvez cet ouvrage en librairie dès à présent.